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Monotraite Des effets limités sur la qualité nutritionnelle

La réduction de la fréquence de traite correspond à une diminution des contraintes de travail pour l’éleveur. Mais a-t-elle un effet que la qualité du lait obtenu ? Réponse de l’Inra.

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La stimulation de la mamelle par les veaux pendant les
10 premières semaines suivant le vêlage n’a pas eu d’effet
particulier sur la production ou la qualité du lait.
(© Terre-net Média)

Passer à la monotraite a des avantages... mais aussi des inconvénients : cela entraine une baisse relativement importante de la production laitière (de 25 à 40 %). Mais cela s'accompagne également d’une augmentation des concentrations en matières utiles, protéines et matières grasses. « Cette augmentation laisse donc entendre une possible augmentation des concentrations en micronutriments liposolubles », supposait Benoît Graulet, chercheur à l’Inra. L’institut national a donc mené une étude destinée à vérifier « si la monotraite permet d’augmenter les concentrations en vitamines A et E et en caroténoïdes du lait ». Dans le second volet de l’étude, l’Inra a également cherché à limiter la chute de production par la stimulation fréquente de la mamelle « en conservant le veau avec sa mère » et d’observer les conséquences sur la composition du lait.

Baisse de la production confirmée

Pour mener à bien cette étude, les chercheurs ont constitué 3 lots :

Ont été mesuré : la production laitière, le TB et le TP, le taux en caroténoïdes, vitamines A et E, la couleur du plasma et du lait. Les résultats ont confirmé la baisse de la production laitière en cas de monotraite. Sur les 10 premières semaines de lactation, cette baisse a atteint 32 % entre les lots T1 et T2. De la 11e à la 18e semaine, la baisse s’est accentuée (+41 %) entre le lot témoin et les deux autres modalités.

Evolution de la couleur de lait

Second résultat notable : le TB et le TP du lot T1 ont été supérieur par rapport aux deux autres lots, avec +21 % pour le TB et +5 % pour le TP. Les analyses de sang n’ont mis en évidence qu’une différence : celle de la concentration en α-carotène, supérieure chez les vaches traites une fois et à qui on a laissé les veaux. La couleur du lait évolue avec le stade de lactation et la monotraite. En 18e semaine, les vaches traites une fois et accompagnées de leur veau sécrétaient un lait plus coloré que les deux autres lots. « Ces résultats sont à relier aux concentrations en béta-carotène plus fortes dans le lait des vaches traites une fois et à qui on a laissé les veaux, et notamment les primipares. » Les concentrations en vitamines A et E du lait ne sont pas modifiées par la fréquence de traite, contrairement aux concentrations en α-tocophérol, plus faibles avec une monotraite. « Cela implique que les variations observées de concentrations en micronutriments sont surtout le fait de différences de taux de MG sécrétées. »

Meilleure efficacité de transfert

Enfin, dernier résultat notable, le fait de conserver 2 traites par jour permet de maintenir des quantités de béta-carotène, de vitamine A et E supérieure par rapport à la monotraite. « L’ensemble des données suggère une meilleure efficacité de transfert du béta-carotène et de la vitamine E entre l’aliment et le lait, chez les vaches traites deux fois par jour. Mais les effets de la monotraite sont finalement limités sur la qualité nutritionnelle du lait. Enfin, la stimulation de la mamelle par les veaux pendant les 10 premières semaines suivant le vêlage n’a pas eu d’effet particulier sur la production ou la qualité du lait », concluait Benoît Graulet.

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